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'''Louis XIII dari Prancis''' dipanggil ''le Juste '' tanggal [[27 September]], [[1601]], [[Château de Fontainebleau|Fontainebleau]]-[[14 Mei]], [[1643]], [[Saint-Germain-en-Laye]]), adalah raja [[Prancis]] dan [[Navarra|Navarre]] ([[1610]]-[[1643]]). Ia adalah putra dari [[Henri IV dari Prancis|Henri IV]] dengan [[Marie de Médicis]] dan ayah dari [[Louis XIV dari Prancis|Louis XIV]].
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'''Louis {{rom-maj|XIII|13}}''' dipanggil ''le Juste '' tanggal [[27 September]], [[1601]], [[Château de Fontainebleau|Fontainebleau]]-[[14 Mei]], [[1643]], [[Saint-Germain-en-Laye]]), adalah raja [[Perancis]] dan [[Liste des rois de Navarre|Navarre]] ([[1610]]-[[1643]]). Ia adalah putra dari [[Henri IV de France|Henri IV]] dengan [[Marie de Médicis]] dan ayah dari [[Louis XIV de France|Louis XIV]].
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Son règne est marqué par l'affaiblissement des Grands et des protestants et la lutte contre la maison de [[Habsbourg]]. L'image de ce roi est inséparable de celle de son principal ministre, le cardinal de [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]].
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{{Raja Prancis}}
== Biographie ==
=== Le fils d'Henri IV et de Marie de Médicis ===
==== L'enfance ====
Louis XIII naît le 26 septembre 1601 au château de Fontainebleau. Il est le premier fils du roi [[Henri IV de France|Henri IV]] et de la reine [[Marie de Médicis]]. L'enfance du dauphin Louis nous est assez bien connue grâce au journal qu'a laissé son médecin, [[Jean Héroard]]. Tous les détails de son alimentation, sa santé et de sa vie intime y sont notés. Le futur roi est installé dès le mois de novembre au [[château de Saint-Germain-en-Laye]], où il retrouve les enfants illégitimes de son père, puis plus tard ses frères et sœurs le rejoignent au château<ref name="page28">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 28</ref>. Il est baptisé le 14 septembre 1606 à Fontainebleau, son parrain est, comme il est d'usage, le pape Paul V, représenté par le cardinal de Joyeuse<ref name="page54">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 54</ref>.
.
Du château de Saint-Germain, le jeune Louis XIII sort peu, sa mère Marie n'aime pas beaucoup que son fils entre en contact avec les habitants. Le dauphin est rapidement attiré par la musique et reçoit souvent des musiciens dans ses appartements<ref name="page32">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 32</ref>. Il joue lui aussi de certains instruments et chante. La danse, la peinture et le dessin seront aussi les distractions préférés du futur souverain, mais ce qu'il préfère, ce sont les armes et ce qui touche au militaire<ref name="page35">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 35</ref>.
[[Kategori:Raja Prancis]]
Très tôt, il se découvre une passion pour les armées, les chevaux, et parle souvent de guerre. Il s'exerce très jeune à l'arc et à l'arquebuse<ref name="page35"/> et aime faire appliquer les obligations cérémoniales de ses gardes<ref name="page36">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 36</ref>. Il reçoit sa première leçon à l'âge de sept ans de la part de son précepteur le poète [[Nicolas Vauquelin Des Yveteaux]]<ref name="page37">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 37</ref> ; il ne montre pas un grand intérêt pour les lettres, que ce soit en français ou en latin, pour la géométrie, les mathématiques. Seule l'histoire semble le passionner un peu, en dehors des activités artistiques et militaires<ref name="page38">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 38</ref>. Jugé insuffisant, Des Yveteaux est remplacé en 1611 par le philosophe [[Nicolas Le Fèvre]], qui meurt en novembre 1612, remplacé par M. de Fleurence<ref name="page37"/>. Il a pour gouverneur le militaire [[Gilles de Courtenvaux de Souvré]]<ref name="page38"/>.
Le futur Louis XIII a une profonde adoration pour son père, malgré le fait que ce dernier n'hésite pas à le fouetter dès son plus jeune âge et à l'humilier moralement selon un ancien usage qui veut que le dauphin soit dressé pour servir le Roi et la Reine<ref name="page39">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 39</ref>. Son père montre toutefois des signes d'affection en demandant à ses enfants de l'appeler papa et non Monsieur comme le veut l'usage<ref name="page40">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' p.40</ref>. Ses relations avec sa mère sont tout autres. Il ne montre pas de signes d'affection pour elle et cette dernière non plus. Il n'est jamais ravi d'aller la voir et refuse plusieurs fois de la servir, au contraire de ce qu'il fait avec son père, avec lequel il n'hésite pas à jouer le rôle de valet de chambre<ref name="page42">Pierre Chevalier ''Louis XIII, roi cornélien'' page 42</ref>.
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==== Louis, l'orphelin de père ====
À la mort d'[[Henri IV de France|Henri {{rom-maj|IV|4}}]] en [[1610]], Louis XIII monte sur le trône. Il n'a que 9 ans. Le pouvoir est alors assuré par sa mère [[Marie de Médicis]], qui gouverne le royaume comme [[Régence|régente]]. La majorité du roi est proclamée en [[1614]], mais Marie déclare que Louis est « trop faible de corps et d'esprit » pour assumer les devoirs de sa charge ; elle l'écarte du Conseil et laisse gouverner ses [[favori]]s [[Concino Concini]] et [[Léonora Dori|Léonora Galigaï]] qui accaparent les plus hautes charges de l'État.
Traumatisé par la mort brutale d'un père qu'il chérissait, le petit roi n'a pas une enfance joyeuse. Tout d'abord, il ne trouve aucun substitut à l'amour paternel auprès de sa mère Marie de Médicis, qui le considère comme quantité négligeable. Louis se renferme assez vite sur lui-même. Il souffre peut-être en outre de ce que Marie de Médicis lui laisse trop paraître sa préférence pour son troisième fils, [[Gaston de France|Gaston]], [[Liste des comtes et ducs d'Anjou|duc d'Anjou]], puis [[duc d'Orléans]] (à la mort du second fils, [[Nicolas de France|Nicolas]], duc d'Orléans, né en 1604, chéri par le petit roi, mort dès 1611), qui était un très gracieux et aimable enfant{{Référence nécessaire}}.
==== Louis face à la régence de sa mère ====
Par ailleurs, le mépris des favoris italiens à son égard accroît son mal-être. En grandissant, Louis XIII devient taciturne et ombrageux. Il y a pourtant en lui, en regard de ces défauts, une forte volonté d'être digne de son père [[Henri IV de France|Henri IV]]. Il s'indigne de voir Concini, un étranger incapable selon lui, usurper le gouvernement de son État, tandis qu'on le relègue, lui, jeune roi, dans un coin du Louvre.
Or la régence de Marie de Médicis est très difficile : la gestion des affaires par son gouvernement est mauvaise, et les forces du royaume, hostiles à la centralisation du pouvoir qu'avait initiée Henri IV, en profitent. De graves troubles éclatent dans le royaume (religieux, nobiliaires, sociaux), ce qui provoque des États Généraux inutiles et une instabilité politique. La politique pro-italienne et pro-espagnole de la Reine fait naître chez le petit roi un très lourd sentiment d'amertume. Le {{date|21|novembre|1615}} à [[Bordeaux]], Marie de Médicis marie le jeune roi à [[Anne d'Autriche (1601-1666)|Anne d'Autriche]], infante d'[[Espagne]]. Pour Louis, c'est une humiliation de plus, car, conformément à la mémoire des choix de son père, il ne voit en Anne qu'une Espagnole et par conséquent une ennemie.
Louis XIII, qui n'a que quatorze ans, pour éviter toute demande de divorce par l'Espagne, est obligé de consommer le mariage comme en témoigne son médecin dans ses notes personnelles, prises heures par heures et qui relatent avec précision la vie du jeune Louis XIII. Le roi est traumatisé par ce rapport obligatoire, au point qu'il attendra quatre ans avant de regagner, poussé par le [[Charles d'Albert|duc de Luynes]], le lit de la reine, son épouse.
=== Un souverain qui affirme son autorité ===
[[Image:LouisparDumonstier.jpg|thumb|250px|left|Louis XIII ([[1622]]), par [[Dumonstier]]]]
Après la régence mouvementée et pro espagnole de sa mère, Louis XIII rétablit progressivement l'autorité royale en brisant les privilèges des protestants, ceux des "Grands", et l'encerclement des [[Habsbourg]] par une politique conflictuelle conduite par son ministre [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]].
==== Sortir de la régence de la reine-mère ====
C'est par un coup de force, le {{date|24|avril|1617}}, que Louis XIII accède au pouvoir. Poussé par son favori [[Charles d'Albert|Luynes]] il ordonne l'assassinat du favori de sa mère, [[Concino Concini]] et fait exécuter la [[Léonora Dori|Galagai]] sa femme, dame de compagnie de sa mère. Il exile [[Marie de Médicis]] à Blois et prend enfin sa place de roi. Dans la réalité Louis XIII remplace Concini par son propre favori, [[Charles d'Albert]], [[duc de Luynes]]. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes. Son avancement crée des mécontentements, d'autant que le favori du roi est un très mauvais homme d'État.
En [[1619]], la reine-mère s'échappe du [[château de Blois]] et lève une armée contre son fils qui choisit de se réconcilier avec elle, lors du Traité d'Angoulême le {{date|30|avril|1619}}, lui cède les villes d'[[Angers]] et de [[Chinon]], mais lui interdit de revenir au Conseil. En [[1620]], Marie de Médicis déclenche une guerre civile qui se conclut par sa défaite totale à la [[bataille des Ponts-de-Cé]] le {{date|7|avril|1620}}, où le roi commande personnellement. Par crainte de voir sa mère poursuivre des complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle sous l’influence de [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]].
==== Contre les protestants ====
À peine la paix faite, le roi se rend à [[Pau]] en [[Basse-Navarre|Navarre]], dont il est le souverain, pour y rétablir le culte [[catholique]] interdit par les [[protestant]]s depuis un demi-siècle. Dès lors, il entend mettre fin aux privilèges politiques et militaires dont bénéficient les protestants depuis l'[[Édit de Nantes]] et imposer le catholicisme d'État à tous ses sujets. De [[1620]] à [[1628]] ([[Siège de La Rochelle (1627-1628)|siège de La Rochelle]]), il combat et massacre les protestants, pille et détruit les fortifications de leurs places-fortes.
Il mène une première campagne contre les protestants en [[1621]] et permet la prise de [[Saint-Jean-d'Angély]], mais il échoue devant [[Siège de Montauban|Montauban]] en grande partie du fait de l'incompétence de Luynes. Celui-ci meurt de la [[scarlatine]] durant le siège de [[Monheurt]], alors qu'il était déjà tombé en disgrâce.
Le [[Henri II de Rohan|duc de Rohan]] défend [[Montauban]] puis [[Montpellier]] contre les troupes de Louis XIII. Finalement un accord est conclu entre les deux parties, le 19 octobre 1622. Louis XIII signe l'[[Liste des édits de pacification|Édit de Montpellier]] confirmant l'[[Édit de Nantes]] : extension de la liberté d'exercice de culte des protestants et limitation à deux du nombre de leur places de sûreté (La Rochelle et Montauban).
==== Le choix de [[Richelieu]] ====
Louis XIII, décidé à participer davantage aux affaires de l’État et de se lier à un seul ministre, gouverne avec [[Nicolas Brûlart de Sillery|Brûlart de Sillery]] et son fils, le [[marquis de Puisieux]], ainsi qu’avec [[Charles de La Vieuville|La Vieuville]] qui sont vite disgraciés pour incompétence.
En [[1624]], Marie de Médicis parvient à faire entrer le cardinal de Richelieu au [[conseil du roi]], prélat qui a été le représentant du clergé aux [[États généraux de 1614]] et ministre du gouvernement Concini. La plupart des historiens mettent en évidence l'étroitesse des relations entre Louis XIII et Richelieu qui écrit : « Je soumets cette pensée comme toutes les autres à votre majesté » pour signifier au roi qu'il ne tentera jamais de gouverner à sa place. La relation du Roi avec [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]] est assez complexe et a sans doute évolué avec le temps vers une affection réelle. Il est l'auteur de cet éloge sur le cardinal : « Le cardinal de Richelieu est le plus grand serviteur que la France ait eu ».
Les deux hommes partagent une même conception de la grandeur de la France et des priorités qui s’imposent dans le domaine politique. Mais le Cardinal, beaucoup plus posé et responsable, semble respecter beaucoup plus la fonction que l'homme <ref>Voir: Mém. de Richelieu, en 9 Vol. Paris, 1790-1793</ref>. Le programme politique de Richelieu se décline de plusieurs manières : l'abaissement des grands féodaux, la rationalisation du système administratif et la lutte contre la maison de [[Habsbourg]] à l'extérieur.
[[Image:Louis XIII Richelieu devant La Rochelle.jpg|thumb|250px|right|Louis XIII et Richelieu, victorieux devant La Rochelle]]
Richelieu combat les protestants moins d'une façon planifiée que pour assurer l'autorité de l'Etat. Toutes les guerres contre les [[huguenot]]s sont déclenchées par le soulèvement d'un de leurs chefs ([[Henri II de Rohan|duc de Rohan]], [[Benjamin de Rohan, duc de Soubise]]). Même le [[Siège de la Rochelle (1627-1628)|siège de la Rochelle]] n'est sans doute pas souhaité jusqu’à ce que Rohan déclenche les hostilités. La reddition de cette dernière ville, après un très long siège qui s'achève en [[1628]], est suivie de la promulgation de l’[[Paix d'Alès|édit de grâce d’Alès]] ({{date|28|juin|1629}}), interdisant les assemblées politiques et supprimant les places de sûreté protestantes, mais maintenant la liberté de culte dans tout le royaume sauf à [[Paris]].
=== Une politique conduite par Richelieu contre les Grands et l'Espagne ===
==== Affaiblir les Grands ====
Louis XIII doit faire face à l’hostilité d’une partie de la famille royale à l'égard de Richelieu et de sa politique anti-espagnole.
Il se brouille avec sa femme : en [[1626]], la reine, poussée par la [[Marie de Rohan|duchesse de Chevreuse]], participe au complot du [[Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais|comte de Chalais]], ayant pour but d'assassiner le roi. À partir de cette date, le couple vit séparé. Dès le début de l'implication de la France dans la [[guerre de Trente Ans]], Anne d'Autriche tente de renseigner secrètement l'Espagne sur les dispositions militaires et politiques françaises (bien qu'elle soit tenue à l'écart de toutes les décisions du roi). La trahison est découverte mais l'affaire est finalement étouffée par le roi lui-même, qui est trop pieux pour penser sérieusement à un divorce de [[répudiation]], qui provoquerait en outre des difficultés avec le Saint-Siège.
Il écarte également définitivement sa mère lors de la ''[[journée des Dupes]]'' ({{date|10|novembre|1630}}), pendant laquelle la cour croit le cardinal congédié, à la suite d’une violente altercation entre le roi et la reine-mère. Cette journée se termine par l'exil de la reine-mère à [[Moulins (Allier)|Moulins]] (le roi ne la revit plus jamais), l'emprisonnement du chancelier [[Michel de Marillac]] et l'exécution du frère de celui-ci, le [[Louis de Marillac|maréchal de Marillac]], pour des motifs fallacieux.
Louis XIII doit mater plusieurs révoltes organisées par [[Gaston de France|Gaston d'Orléans]], son frère et potentiel héritier, et faire enfermer nombre de ses demi-frères comme le [[César de Vendôme|duc de Vendôme]]. Conscient des dilemmes qui agitent le roi, [[Pierre Corneille]] lui dédie plusieurs répliques du [[Le Cid (Corneille)|Cid]].
Le roi veut aussi rabaisser l'orgueil des Grands du royaume et se montre inflexible à plusieurs reprises, ordonnant l'exécution du [[François de Montmorency-Bouteville|comte de Montmorency-Bouteville]] pour avoir violé l'interdiction des [[duel (combat)|duels]] et celle du [[Henri II de Montmorency|duc de Montmorency]] pour révolte. La légende qui fait de Louis XIII un fantoche soumis à Richelieu a pour origine le refus de nombre de contemporains de donner au roi le crédit des nombreuses exécutions qui eurent lieu sous son règne.
Louis XIII veut que les enfants de la noblesse, trop souvent rebelles, soient réunis non loin de Paris et crée en 1638 le [[Collège de Juilly]] pour leur inculquer l'amour de leur roi dans un lieu où il pourra leur rendre visite régulièrement.
==== Briser l'encerclement espagnol ====
Depuis [[François Ier de France|François I{{er}}]], la France est encerclée par les possessions des [[Habsbourg]], puissance catholique et coloniale dominante, qui soutiennent en général les révoltes contre le Roi. Reprenant la politique de son père, [[Henri IV de France|Henri IV]], Louis XIII et Richelieu attendent l'occasion favorable pour desserrer cette domination diplomatique. Depuis la mort de son père, la guerre contre l'Espagne a été à chaque fois reportée. L'attention du roi est, à partir de [[1631]], obnubilée par la [[guerre de Trente Ans]].
Le redressement de la France par Richelieu amène l'accroissement des tensions franco-espagnoles. La diplomatie française se rapproche des ennemis de l'Espagne, et particulièrement des puissances protestantes et finance ses ennemis. Pendant plusieurs années, les deux pays se contentent d'une guerre froide (passage du pas de [[Suse (Italie)|Suse]] et [[Guerre de Succession de Mantoue]]). L'année [[1635]] marque un véritable tournant : la France déclare la guerre ouverte à l'Espagne. Le roi est dans une position internationale délicate, puisqu'il se retrouve en conflit avec deux rois catholiques : [[Ferdinand III du Saint-Empire|Ferdinand {{rom-maj|III|3}} du Saint-Empire]] et [[Philippe IV d'Espagne|Philippe {{rom-maj|IV|4}} d'Espagne]] et allié du protestant [[Gustave II Adolphe de Suède|Gustave {{rom-maj|II|2}} Adolphe de Suède]]. Désormais, jusqu’à la fin du règne, le roi est engagé dans une terrible guerre durant laquelle il commande plusieurs fois personnellement (siège de [[Corbie]]). Il occupe ainsi la Catalogne révoltée dans la [[Soulèvement de la Catalogne|guerre des Faucheurs]] (1641). Après quelques années difficiles, l'armée française vient peu à peu à bout de l'armée espagnole.
==== Assurer la continuité et la succession du roi ====
[[Image:Louis XIII et famille royale.jpg|thumb|250px|right|Louis {{rom|XIII|13}}, Anne d'Autriche et le dauphin Louis faisant des offrandes à la Vierge Marie (extrait)]]
===== L'absence d'héritier favorise les complots =====
Le souci majeur de Louis XIII, durant son règne, est d'être de nombreuses années sans héritier mâle. D'une santé médiocre, secoué par de violentes maladies, le roi manque à maintes reprises de mourir subitement sans héritier : cela entretient chez les prétendants au trône de grandes espérances ([[Gaston de France|Gaston d'Orléans]], le [[Louis de Bourbon (1604-1641)|comte de Soissons]], le [[comte de Moret]]...). La très difficile relation qu'entretient le roi avec la reine augmente les espoirs de ces princes, qui toujours mêlés à des complots, espèrent bien que le roi n'aura jamais d'héritiers.
La naissance du [[dauphin (titre)|dauphin]], futur [[Louis XIV de France|Louis XIV]], en [[1638]] après 23 ans de mariage, alors que le roi et la reine ont 36 ans, le font surnommer « l'enfant du miracle ». Les mémorialistes diffèrent sur l'attitude du roi à l'égard de son héritier : [[Gédéon Tallemant des Réaux|Tallemant des Réaux]] dit que le roi considéra son fils d'un œil froid, puis se retira. Tous les autres mémorialistes, dont l'ambassadeur de Venise [[Contarini]] qui était présent, disent que le roi tomba à genoux devant son fils et l'embrassa. Louis XIII et Anne d'Autriche ont en [[1640]] un second fils, [[Philippe de France (1640-1701)|Philippe]], futur [[duc d'Orléans]]. Ces deux naissances limitent les complots à ceux qui veulent prendre la place du Cardinal, malade (complot du [[Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat|marquis de Cinq Mars]]).
===== Le décès de Richelieu, la montée de Mazarin et la mort du Roi =====
Après la mort du cardinal, en décembre 1642, le roi décide de se réconcilier avec certains des anciens conspirateurs comme son demi-frère, [[César de Vendôme]] et ses fils, le [[Louis II de Vendôme|duc de Mercœur]] et le [[François de Vendôme|duc de Beaufort]]. Toutefois, il poursuit la même politique. Il fait entrer au conseil d'État un des proches collaborateurs de Richelieu, le Cardinal [[Jules Mazarin|Mazarin]] qui devient vite premier ministre de fait, (le Roi n'a pas nommé de premier ministre, mais au bout de quelques mois, lorsque le secrétaire d'État à la guerre, [[François Sublet des Noyers|Sublet de Noyers]] démissionne, le roi nomme pour le remplacer un des protégés de Mazarin, [[Michel Le Tellier (1603-1685)|Michel Le Tellier]]).
Après six semaines de terribles [[colique]]s et vomissements, Louis XIII meurt le {{date|14|mai|1643}} (33 ans jour pour jour après son père [[Henri IV de France|Henri IV]], assassiné le {{date|14|mai|1610}}), à 41 ans, des conséquences d'un mal aujourd'hui identifié comme la [[maladie de Crohn]]<ref>[[Jean-Christian Petitfils]], ''Louis XIII'', Perrin, 2008, {{p.}}849</ref>. Il est toutefois probable que cette maladie chronique ne fit que l'affaiblir et que le coup de grâce lui est donné par son médecin, Bouvard, qui laisse le bilan de trente-quatre saignées, mille deux cents lavements et deux cent cinquante purges pratiquées sur le roi dans les deux dernières années de sa vie. Son corps est porté à la [[Basilique Saint-Denis]] sans aucune cérémonie, selon son propre désir pour ne pas accabler son peuple d'une dépense excessive et inutile. Juste avant de mourir, Louis XIII rédige un testament visant à limiter les prérogatives de sa femme, la nouvelle Régente. Anne d'Autriche n'en tient pas compte et le fait casser dès qu'elle en a connaissance.
=== Personnalité et bilan : un roi fragile qui rétablit l'autorité royale ===
[[Image:Louis XIIIval grace.jpg|thumb|250px|left|Portrait posthume de Louis XIII <br />école de [[Philippe de Champaigne]], 1647]]
==== « Louis le Juste » : un roi religieux ====
Louis XIII est très pieux, profondément [[catholique]]. S'il est tolérant envers les [[protestant]]s, c'est par respect de la réconciliation accomplie par son père. Marie de Médicis a tout de même veillé à ce que son fils reçoive une éducation catholique sévère. Louis XIII a horreur du péché. C'est pour lui une obsession. Le roi répugne aux superfluités de la vie. Les difficultés qu'il rencontre en [[1638]], ainsi que son tempérament très pieux l'amènent à placer la France sous la protection de la [[Vierge Marie]]. Il rédige aussi, avec son confesseur, le père [[Nicolas Caussin]], un livre de prières. Par certains côtés, il parait faire preuve plus de [[religiosité]] que de religion. Sa politique religieuse active rallie le clergé ce qui limite les contestations catholiques à sa diplomatie d'alliance avec les puissances protestantes contre les Habsbourg.
Le roi contrôle par son gouvernement centralisateur les autorités locales dans le souci du bien-être des peuples et du salut de ses États. Il est à l'origine de l'édit qui fait obligation aux évêques d'octroyer une rémunération aux officiers du culte. Il permet le retour de l'école des [[Compagnie de Jésus|Jésuites]] de Clermont à [[Paris]] et ouvre celle-ci aux fils de la bourgeoisie. Il aide également Saint [[Vincent de Paul]] à fonder une congrégation religieuse dont le but est de venir en aide aux plus pauvres. {{Référence nécessaire|Le corps des [[Intendant]]s remplace les baillis et sénéchaux dans l'administration du territoire|date=mai 2009}}. Sous son règne est frappé le premier Louis d'or. Il achève la construction du [[pont Neuf]], fait creuser le [[canal de Briare]] et crée le premier office de recensement des chômeurs et invalides. Toutefois, le poids des conflits pèse lourd en fiscalité.
==== Un roi guerrier qui agrandit son royaume ====
Louis XIII est un roi-soldat comme son père. Depuis toujours, il est passionné par les chevaux et par les armes. Excellent cavalier, il se trouve fréquemment sur les champs de bataille, où il montre un grand courage. En temps de paix, la chasse est son passe-temps favori. Il ne craint pas de dormir sur la paille, quand ses chevauchées l'emmènent loin de la ville. Il écrit des articles militaires pour la Gazette de [[Théophraste Renaudot]]. Quoique passionné par le dessin et la danse, Louis XIII, n'est pas un roi [[mécène]]. La seule statue à son effigie fut fondue à la [[Révolution]]. Il a cependant protégé le peintre [[Georges de La Tour]], voulu faire rester [[Nicolas Poussin|Poussin]] en France et promulgué plusieurs édits en faveur des troupes de théâtre.
Il affirme nettement l'unité du Royaume, contre les protestants, les grands et l'Espagne, en général par l'usage de la force. Le [[Béarn]] et la [[Basse-Navarre|Navarre]] sont rattachés à la couronne tandis que les [[protestant]]s cessent de former un « [[État dans l'État]] ». [[Perpignan]], le [[comté de Roussillon|Roussillon]], et la [[Catalogne]] en révolte contre l'Espagne sont annexés à la France, de même que l'ensemble de la [[États de Savoie|Savoie]] et du [[Piémont]], ainsi que la ville de [[Casale Monferrato|Casale Monferrat]]. Au nord, une grande partie du [[comté de Hainaut|Hainaut]] est conquise avec la prise d'[[Arras]]. À l'est, la [[Lorraine]] est intégralement occupée par les troupes françaises. Enfin, le roi subventionne les expéditions de [[Samuel de Champlain|Champlain]] au [[Canada (Nouvelle-France)|Canada]] et favorise le développement de la [[Nouvelle-France]].
Il autorise aussi, pour la France, la [[traite négrière]] en 1642<ref>Yaya Sy, [http://books.google.fr/books?id=08orsmTl_YgC&pg=PA49&dq=%22Louis+XIII%22+1642+%C3%A9dit+n%C3%A9gres+noirs&hl=fr&ei=VwkrTL7BC5qgsQbtvuXEBA&sa=X&oi=false ''Les légitimations de l'esclavage et de la colonisation des Nègres''], Éditions L'Harmattan, 2009, {{p.}}49</ref>. Tous les ports francais y participeront, en premier lieu ceux de Nantes et de Bordeaux mais aussi le Havre, Marseille, Brest, Lorient, La Rochelle ou St-Tropez. La traite suscite néanmoins de violentes protestations<ref>Eric Saugera, [http://ww3.ac-creteil.fr/hgc/spip/article.php3?id_article=284 ''La traite des Noirs en 30 questions'']</ref>.
==== Une sexualité ambiguë ====
De nombreux témoignages historiques ont conduit les historiens à s'interroger sur la sexualité de Louis XIII.
===== Une [[misogynie]] avouée =====
Son rejet des vanités entraine chez lui une grande méfiance des courtisans en général et, surtout, des femmes qu'il considère comme frivoles et vicieuses. Il vise ainsi une réputation d'austérité.
Son épouse est délaissée: dès la nuit de ses noces avec Anne d'Autriche, le jeune Louis XIII a "de la honte et une haute crainte" selon les mots d'Héroard à aller voir la reine, contrairement à beaucoup de ses prédécesseurs. Il la néglige ensuite assez souvent. Toutefois, la plupart des historiens et des romanciers qui soutiennent la thèse d'une non consommation du mariage de Louis XIII et Anne d'Autriche avant la naissance de [[Louis XIV]] oublient que la reine fit trois fausses couches, dont l'une consécutive à une chute accidentelle dans un escalier.
Sa santé fragile et sa religiosité peuvent expliquer pour part cette distance vis-à-vis d'une épouse imposée par sa mère. Sa méfiance politique (justifiée) joue un rôle au moins aussi important. Autre raison; le souvenir de la mésentente politique et conjugale entre ses parents: outre sa position antiespagnole, Marie de Medicis reprochait à Henri IV ses infidélités ouvertes (Louis avait été élevé avec ses demi-frères).
Toutefois, on connaît du roi deux liaisons féminines, toutes deux platoniques il est vrai : l'une avec [[Marie de Hautefort]], future duchesse d'Halluin, l'autre avec [[Louise de La Fayette]], avec laquelle il voulut se retirer à [[Château de Versailles|Versailles]].
===== La place de ses favoris =====
L'existence de [[favori]]s forcent les contemporains et les historiens à s'interroger sur une possible homosexualité du roi : le [[Charles d'Albert|duc de Luynes]], Blainville, Vendôme (commandeur de Souvray), Montpuillan-la-Force, le [[Jean de Saint-Bonnet de Toiras|marquis de Toiras]], le marquis de Grimault, [[François de Baradas|Baradas]], le [[Claude de Rouvroy|duc de Saint-Simon]] et [[Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat|marquis de Cinq-Mars]] (que Richelieu aurait présenté au roi pour diminuer l'influence de Marie de Hautefort).
Les sources à cet égard sont [[Gédéon Tallemant des Réaux]] (principale source), chroniqueur assez hostile à [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]], mais aussi [[Jean Héroard|Héroard]], [[Gilles Ménage (grammairien)|Ménage]] et [[Claude de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]]. Ainsi par exemple dans l'extrait suivant de des Réaux : ''Le Roi commença par son cocher Saint-Amour à témoigner de l'affection à quelqu'un. Eunsuite, il eut de la bonne volonté pour Vendôme, le commandeur de Souvray et Montpuillan-la-Force...qui furent éloignés l'un après l'autre par la reine mère. Enfin monsieur de Luynes vint''<ref>Cité par Michel Larivière, Homosexuels et bisexuels célèbres, Delatraz Editions, Paris, 1997, p.223.</ref>.
Les récits de Tallemant des Réaux étant pour l'essentiel constitués de témoignages de seconde, voire de troisième main, ce dont l'auteur ne se cache pas, les historiens qui ont depuis examiné la thèse de l'[[homosexualité]] ou de la [[bisexualité]] de Louis XIII n'ont pu, comme pour la plupart des personnages historiques probablement homosexuels, apporter de preuves définitives, non plus que de preuves de la thèse de la stricte hétérosexualité de Louis XIII. L'argument de l'impuissance ou de l'homosexualité latente du roi permit de développer des hypothèses romanesques sur la bâtardise des fils du roi.
== Cinéma ==
Ce roi apparaît dans de nombreux films, essentiellement grâce aux diverses adaptations du roman d'[[Alexandre Dumas]], ''[[Les Trois Mousquetaires]]'' qui a été adapté une trentaine de fois. Le roi y apparaît souvent comme un personnage triste et infortuné. Certaines adaptations de Dumas, comme celles de [[George Sidney]] ou de [[Richard Lester]], dépeignent Louis XIII comme un benêt ou un maladroit, afin d'en faire un personnage comique. Le règne de Louis XIII donne au cinéma de cape et d'épée, notamment dans les années cinquante et soixante, ses heures de gloire.
* ''[[Les Trois Mousquetaires (1948)]]'', de [[George Sidney]], avec [[Frank Morgan]] dans le rôle du roi. Louis XIII y est dépeint comme un parfait imbécile.
* ''[[Les Trois Mousquetaires (1953)]]'' d'[[André Hunebelle]] avec [[Louis Arbessier]] dans le rôle du roi
* ''[[Si Versailles m'était conté]]'' de [[Sacha Guitry]]
* ''[[Le Capitan (film, 1960)]]'' d'[[André Hunebelle]]
* ''[[Les Trois Mousquetaires (1961)]]'' de [[Bernard Borderie]] avec [[Guy Tréjan]] dans le rôle du roi
* ''[[Les Trois Mousquetaires (1973)]]'' de [[Richard Lester]] avec [[Jean-Pierre Cassel]] dans le rôle du roi
== Notes et références ==
<references />
== Voir aussi ==
* [[Louis XIII de Rémy Martin|Louis XIII (Cognac)]]
=== Bibliographie ===
* [[Antoine Girard]] & [[Jacques Dinet]], jésuites: '' La Mort du roi Louis le Treizième'', mis en forme par Girard à la demande de la reine mère pour servir de modèle à [[Louis XIV]] en [[1643]].
* [[Paul Cunisset-Carnot]], Un Mouvement séparatiste sous Louis XIII. L'émeute des Lanturelus à Dijon en 1630 (1897)
* [[Pierre Boitel]], sire de [[Gaubertin]], ''Histoire des choses les plus mémorables de ce qui s'est passé en France depuis la mort de [[Henri IV de France|Henri le Grand]] jusqu’à l'assemblée des notables en [[1617]] et [[1618]]''
* [[Richelieu|Armand Jean du Plessis de Richelieu]], ''Mémoires du cardinal de Richelieu sur le règne de Louis XIII''
* Marius Topin, ''Louis XIII et Richelieu : étude historique'', 1876
* P. Chevallier, ''Louis XIII, roi cornélien'', Paris, 1979
* M. Foisil, ''L'enfant Louis XIII : l'éducation d'un roi (1601-1617)'', Paris, 1996
* C. Bouyer, ''Le sceptre et la pourpre'', 2001
* Hubert Méthivier et Pierre Thibault, ''Le Siècle de Louis XIII'', 9{{e}} édition corrigée, 1994
* Lloyd Moote, ''Louis XIII, the Just'', 1989
* Robert Merle, ''Fortune de France'' (les tomes 7 à 13 du cycle retracent la vie de Louis XIII)
* [[Jean-Christian Petitfils]], ''Louis XIII'', Perrin, 2008 {{ISBN|978-2262023850}}
=== Articles connexes ===
* [[Formation territoriale de la France métropolitaine]]
* [[Ministres de Louis XIII]]
* [[Histoire de France au XVIIe siècle|Histoire de France au {{s-|XVII|e}}]]
* [[Armand Jean du Plessis de Richelieu]]
* [[Vœu de Louis XIII]]
=== Liens externes ===
{{Commons-inline|Category:Louis XIII of France|Louis XIII de France}}
* [http://roglo.eu/roglo?lang=fr&m=NG&n=Louis+xIII&t=PN Fiche généalogique] dans la [http://roglo.eu/roglo?lang=fr base roglo] de l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]]
* [http://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/1550-louis-xiii-le-juste-roi-de-france-1601-1643.html La biographie de Louis XIII, roi de France]
<br />
== Voir aussi ==
{{Début dynastie}}
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[[Kategori:Perancis]]
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[[an:Loís XIII de Francia]]
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