Les ''[[s:Fables de La Fontaine|Fables]]'' constituent un des recueils poétiques les plus connus du [[classicisme]]. [[Charles Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]] a pu dire que [[Jean de La Fontaine]] était l’[[Homère]] des Français: ainsi, le tour de force de La Fontaine est de donner par son travail une haute valeur à un genre qui jusque là n’avait aucune dignité littéraire et était réservé aux exercices scolaires de rhétorique et de latin. La Fontaine procède d’ailleurs souvent à une élévation du {{Guil|genre bas}}, celui de la fable, en intégrant dans ses récits le moyen style (pastoral) et le style élevé (épopée). La fable épitre du livre deuxième est un parfait exemple de cohabitation des trois styles.
Œuvre tout à la fois de poésie et de pensée: car les ''Fables'' offrent une méditation en acte sur la nature et les effets de la parole, spécialement politique, et de leur propre énonciation: [[Louis Marin]] a ainsi montré la subtilité de la réflexion comme du dispositif de ces fables apparemment innocentes, à partir de l’exemple paradigmatique de la fable intitulée ''le Pouvoir des Fables'' (voir [[Jean de La Fontaine#Bibliographie|Bibliographie]]).
== Illustration des ''Fables'' ==
[[Image:Aubusson - Fables de La Fontaine 1.JPG|thumb|Les fables de La Fontaine de [[Jean-Baptiste Oudry]]: [[Tapisserie d'Aubusson]]]]
Les fables sont illustrées dès la première édition par [[François Chauveau|Chauveau]] et ses disciples: c’est que la fable est un genre proche de l’[[Livre d'emblèmes|emblème]], et à ce titre fonctionne comme une image morale ; elle accueille donc volontiers son redoublement iconographique à des fins didactiques. Au {{XVIIIe siècle}}, [[Jean-Baptiste Oudry|Oudry]] propose de nouvelles illustrations<ref>''Fables de La Fontaine illustrées par Jean-Baptiste Oudry'', Paris,[[Diane_de_Selliers|Diane de Selliers]]. Une édition de référence fidèle à celle de 1755 (aujourd’hui introuvable).</ref>, plus naturalistes. [[Grandville]] en [[1838]], puis [[Gustave Doré]] en [[1867]] proposent successivement une nouvelle iconographie. Au {{XXe siècle}}, [[Benjamin Rabier]] suivi de [[Marc Chagall|Chagall]] proposent, à leur tour, leur vision des ''Fables''.